Suivi de la mégafaune marine par imagerie aérienne

Suivre la mégafaune marine par imagerie aérienne

Des survols aériens couplant observateurs humains et surveillance numérique ont été effectués simultanément à différentes altitudes sur le site du futur parc éolien offshore du Calvados, au large de Courseulles-sur-Mer, dans le cadre d’un suivi de la mégafaune marine le 2 mai 2021. Les données collectées en collaboration avec EDF Renouvelables seront analysées dans le cadre du projet OWFSOMM, piloté par France Energies Marines, le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE), l’Observatoire Pelagis et l’Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA), pour développer une méthodologie d’inter-calibration des protocoles de suivi de la mégafaune marine.

Historiquement, le suivi en mer des mammifères et des oiseaux marins est assuré par des survols aériens embarquant des observateurs ayant à charge d’identifier les espèces rencontrées. Ces vols, généralement effectués autour de 200 mètres d’altitude, devront pour des questions de sécurité être réalisés à plus de 300 mètres d’altitude dans les zones des futurs parcs éoliens offshores en exploitation. À de telles altitudes, un observateur embarqué n’est plus en mesure d’identifier avec précision les espèces survolées.

Dans ces conditions, les solutions numériques de suivi de la mégafaune marine constituent une alternative incontournable. Cependant, le passage vers des suivis exclusifs par imagerie aérienne à plus de 300 m d’altitude doit être fait en s’assurant de la comparabilité des données collectées avec les données historiques faites par des observateurs à bord. Coordonné par France Energies Marines, le CEFE, l’Observatoire Pelagis et l’IRISA, le projet OWFSOMM, vise ainsi à fournir une méthodologie pour développer des outils robustes d’inter-calibration permettant d’assurer la comparabilité (1) entre les données obtenues via un observateur et celles obtenues via une prise automatique d’images, (2) entre les données obtenues à différentes altitudes de prises d’images.

Plusieurs milliers d’images collectées

Pour mener à bien cette tâche, des dispositifs d’acquisition d’images digitales ont été déployés le 2 mai dernier lors d’une campagne de suivi de la mégafaune marine sur le site du futur parc éolien au large de Courseulles-sur-Mer. En collaboration avec EDF Renouvelables, un survol aérien a été effectué à 180 mètres d’altitude en couplant une surveillance visuelle opérée par des observateurs embarqués à une surveillance numérique par caméras digitales. En parallèle, un suivi aérien par imagerie à haute résolution a simultanément été effectué à une altitude de 350 mètres. Quelque 60 000 photos ont ainsi pu être enregistrées en quatre heures de vol. Celles-ci seront analysées à l’aide de solutions logicielles innovantes basées sur l’intelligence artificielle afin de détecter et identifier automatiquement les espèces rencontrées. Les résultats seront ensuite comparés aux observations visuelles et selon l’altitude.

Des campagnes complémentaires prévues

Les résultats de cette première campagne permettront d’affiner le protocole et la méthodologie à mettre en place lors des prochains survols aériens qui seront menés en lien étroit avec les développeurs de projets d’éolien en mer. Quatre campagnes sont ainsi prévues sur le site de Dieppe-Le Tréport en 2022. À terme, l’objectif du projet OWFSOMM est d’ouvrir la voie à une standardisation des outils et méthodes de suivi de la mégafaune marine à l’échelle des parcs éoliens offshores.

Crédit photo : PELAGIS / Hytech-imaging

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