Les visages de MONAMOOR

Les visages de MONAMOOR

Le projet MONAMOOR a pour but de développer des outils de modélisation du comportement mécanique des lignes d’ancrage en fibre de nylon et des instruments de surveillance à long terme appropriés pour les systèmes flottants. Les compétences et profils pour mener à bien ces travaux sont variés. La parole est donnée aux différentes personnes de notre équipe qui travaillent sur MONAMOOR pour retracer leur parcours, leur rôle au sein du projet et la manière dont elles interagissent.

Guillaume Damblans

Guillaume DAMBLANS
Expert en interactions fluide-structure
France Energies Marines, Brest (29)

Après une formation initiale en mécanique des fluides et en mathématiques appliquées à l’Ecole centrale de Nantes, Guillaume travaille pendant un an pour la société SBM Offshore. Il analyse alors le comportement hydrodynamique des méthaniers amarrés à couple lors de la phase de déchargement. Il passe ensuite dix ans chez Principia, un cabinet d’ingénierie spécialisé dans les domaines de l’énergie et du maritime. Il planche sur de nombreuses études en lien avec le secteur pétrolier, la défense et les énergies marines renouvelables. Guillaume acquiert ainsi de solides connaissances et une expertise reconnue en matière d’interactions fluide-structure, d’hydrodynamisme, et de phénomènes d’instabilité et de résonnance liés aux ancrages, aux flexibles d’export et aux risers des unités flottantes de production, de stockage et de déchargement d’hydrocarbures appelées FPSO. En parallèle, il est amené à travailler sur trois technologies de récupération d’énergies marines renouvelables. Guillaume s’intéresse ainsi au démonstrateur d’énergie thermique des mers de Naval Energies, en particulier sur le dimensionnement de l’ancrage de la barge et du système de conduites d’eau pour laquelle il a spécifié, suivi et analysé une campagne d’essais en bassin. A l’occasion du développement de l’éolienne Windflow, il est impliqué dans les travaux de modélisation hydrodynamique du flotteur. Côté hydrolien, il réalise une étude de stabilité du système OpenHydro en phase d’installation.

En juin 2016, Guillaume est recruté à France Energies Marines en tant que responsable du programme de R&D qui s’intéresse au dimensionnement et au suivi en service des systèmes EMR. Sa première mission est d’assurer le dépôt de quatre projets collaboratifs en quelques semaines, en lien avec son collaborateur. Il reprend ensuite la coordination et certaines tâches techniques au sein de projets portant sur des thématiques variées : biofouling (ABIOP), ancrages en polyamide (POLYAMOOR), sollicitations cycliques des monopieux (SOLCYP+), stabilité de câble en milieu hydrolien (STHYF), méthode de dimensionnement et prédiction de durée de vie des câbles dynamiques (OMDYN et OMDYN2).

En 2020, il contribue au montage du projet MONAMOOR dont il assure ensuite la coordination jusqu’en juin 2022. En parallèle, il travaille à plusieurs tâches techniques : premières étapes du dimensionnement d’un démonstrateur équipé d’un ancrage hybride semi-tendu et de capteurs et utilisation de la loi de caractérisation visco-élasto-plastique du nylon issue de POLYAMOOR. Guillaume suit également les travaux de Laure Civier, étudiante en thèse, et était le co-encadrant de deux chercheurs postdoctoraux qui ont terminé leurs contrats : Romain Grangeat, à l’université de Nantes, sur la stratégie de suivi en service, et Cédric Bain, à l’ENSTA Bretagne et l’Ifremer, sur la caractérisation des comportements internes.

Romain Ribault

Romain RIBAULT
Ingénieur de recherche en systèmes d’ancrage et monitoring offshore
France Energies Marines, Brest (29)

Romain est passionné par la mer et la voile depuis toujours, même s’il a grandi en région parisienne. Après avoir suivi un cursus scientifique et obtenu son diplôme d’ingénieur à l’Ecole centrale de Nantes, il commence sa carrière professionnelle par de l’assistance à maitrise d’ouvrage sur des systèmes d’information. Détaché au sein de la société Tegaz, il était alors en charge de la conception, des tests et du déploiement des nouvelles fonctionnalités pour les outils de prévisions de consommation et de tarifications de contrat de gaz pour des clients industriels. Il est ensuite recruté par Technip en tant qu’ingénieur pour l’installation de pipelines sous-marins, flexibles et ombilicaux. L’essentiel de son temps, il le consacre à la préparation de l’installation, par des navires de construction, de pipelines flexibles qui permettent de relier des têtes de puits situées à 1000 m de profondeur avec des plateformes flottantes d’extraction, de stockage et de déchargement de pétrole et gaz. Il a l’occasion d’embarquer régulièrement pour de la coordination de terrain où son rôle est d’assister techniquement le responsable des travaux en mer. Après cinq ans passés sur ce type de projets, il s’oriente vers des missions relevant de la R&D. Il contribue par exemple au développement d’un prototype de système d’inspection des pipelines. Mais l’envie de vivre près de la mer se fait de plus en plus prégnante. A l’occasion d’une formation proposée par WEAMEC sur les ancrages, Romain découvre avec intérêt les activités de France Energies Marines. Un mois après, il candidate lorsque l’Institut ouvre un poste d’ingénieur sur la conception des ancrages et les opérations en mer. En mai 2019, quelques semaines après son recrutement, il déménage à la pointe bretonne avec sa famille.

Romain prend alors en charge la coordination du projet MHM-EMR, qui porte sur le suivi en service des systèmes d’ancrage. Puis, dans le cadre du projet MONAMOOR, il intervient sur les essais en mer dont l’objectif est de valider les prototypes d’ancrages en nylon ainsi que les capteurs et les outils de surveillance à long terme associés, dans un environnement proche d’une éolienne flottante. Sa première mission est d’effectuer une étude de prédimensionnement de la bouée pour le démonstrateur du système d’ancrage. Il spécifie ensuite et sélectionne certains capteurs du démonstrateur, en particulier des capteurs de tensions pour les lignes d’ancrages. Puis, il conçoit et contribue à la programmation du système d’acquisition des données de l’ensembles des capteurs. Ce système d’acquisition de données s’inscrit dans une initiative plus large initiée au sein de France Energies Marines. Il s’agit de développer un logiciel de surveillance des ancrages, mais aussi de standardiser les données de terrain collectées au cours des différents projets de R&D menés par l’Institut. Ces dernières pourront ensuite être aisément utilisées pour entrainer des modèles d’intelligence artificielle en vue d’enrichir des modèles physiques comme un simulateur d’éolienne flottante, ou un modèle de prévision de vent.

Laure Civier

Laure CIVIER
Doctorante en suivi des lignes d’ancrage en polyamide pour les éoliennes offshores
ENSTA Bretagne, France Energies Marines et Ifremer, Brest (29)

Passionnée depuis toujours par l’océan, Laure commence le lycée avec l’envie de s’orienter vers la biologie marine et l’étude des requins. Elle choisit alors une filière scientifique. Après divers échanges avec son entourage et appréciant également les mathématiques et la physique, elle opte finalement pour un cursus plus généraliste d’ingénieure en sciences et génie des matériaux à l’INSA de Lyon. Son stage de dernière année, elle le fait à Naval Group où elle étudie les matériaux et l’amortissement des structures creuses. Ses encadrants l’incitent à poursuivre en thèse, ce qu’elle décide finalement de faire. En tapant dans un moteur de recherche les mots « thèse », « matériaux » et « offshore », le premier résultat qui s’affiche sur son écran est l’offre proposée dans le cadre du projet MONAMOOR. Laure candidate, est sélectionnée et débute son doctorat en novembre 2020.

Sa thèse, qui concerne le développement d’un modèle de comportement des cordes, est structurée en deux volets. Le premier a trait à des tests en laboratoire à l’Ifremer, sous la houlette de Peter Davies. Le second, réalisé à l’ENSTA Bretagne, porte sur des travaux de modélisation structurelle, avec un encadrement assuré par Guilhem Bles et Yann Marco. Les résultats obtenus seront comparés à des données in situ collectées grâce à une bouée de mesure équipée d’un ancrage hybride semi-tendu et de différents capteurs. Le but est de comprendre comment la ligne d’ancrage dissipe l’énergie afin de mieux prévoir la fatigue à long terme. Le dimensionnement et le déploiement prochain de la bouée en Méditerranée sont gérés par Jean-Sébastien Verjut, Guillaume Damblans et Romain Ribault de France Energies Marines.

Cette thèse très riche correspond complètement aux aspirations de Laure en termes de contenu scientifique et technique. Au début, il lui a tout de même fallu s’approprier l’approche très orientée mécanique de ses laboratoires d’accueil, qui est passablement différente de celle apprise lors de son cursus. Et le fait d’être sur plusieurs sites réclame beaucoup d’organisation pour faire avancer de manière synchrone les deux volets de ses recherches. Mais vivre au bord de l’océan, ça n’a pas de prix…

Jean-Sébastien Verjut

Jean-Sébastien VERJUT
Ingénieur de recherche en systèmes d’ancrage et opérations marines
France Energies Marines, Brest (29)

Après un cursus d’ingénieur en architecture navale et ingénierie offshore à l’ENSIETA de Brest, Jean-Sébastien est recruté par la société APL spécialisée dans les systèmes d’ancrages innovants pour les navires dédiés aux hydrocarbures en mer. Basé tout à tour en Norvège, en France et aux Etats-Unis, il intervient à plusieurs niveaux concernant les ancrages, risers et ombilicaux : analyse des données météo-océaniques, étude de faisabilité, spécification et conception des systèmes en fonction des sites, clarification de contrat, suivi de fabrication des composants et de l’installation en mer.

Après 13 ans de bons et loyaux services, Jean-Sébastien part travailler aux Pays-Bas pour The Ocean Cleanup, une fondation à but non lucratif qui développe des solutions pour nettoyer les océans du plastique. Au sein du pôle ingénierie, il participe à la conception et est en charge des calculs hydrodynamiques destinés à vérifier la forme et la tenue à la mer des différents prototypes de barrières dérivantes passives, tout en prenant part aux essais en mer.

Souhaitant revenir vivre en France, tout en continuant à évoluer dans le secteur de l’industrie offshore, il candidate à France Energies Marines sur un poste d’ingénieur en conception d’ancrages et opérations en mer. Il intègre finalement l’Institut en janvier 2021. Dans un premier temps, Jean-Sébastien prend la suite de Guillaume Damblans sur la partie portant sur le démonstrateur en mer du projet MONAMOOR destiné à valider les outils et modèles préalablement développés avec des essais représentatifs en mer. Ce démonstrateur se présente sous la forme d’une bouée de 7 tonnes, équipée d’un ancrage hybride chaine-nylon et de nombreux capteurs, ce qui en fait un dispositif assez atypique. A l’heure où nous écrivons, la bouée est livrée, les chaîne et les corps-morts sont en cours d’acheminement et les lignes de nylon sont assemblées. Afin de mettre le démonstrateur à l’eau sur le site d’essais Mistral en Méditerranée, Jean-Sébastien et ses collègues ont dû s’assurer du respect d’un certain nombre de législations et établir un dossier qui sera examiné en commission nautique locale fin septembre. Après une période de passation avec Guillaume, la coordination de MONAMOOR vient de lui être confiée. Jean-Sébastien est par ailleurs impliqué dans d’autre projets menés par France Energies Marines, en lien avec l’ancrage et les opérations en mer.

Crédit photo : France Energies Marines

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