3 questions à Florian Dupriez-Robin
Publié le 11/07/2023
Florian Dupriez-Robin est chef de projet de recherche en analyse de risques et fiabilité des systèmes EMR au sein de l’équipe de France Energies Marines. Nous l’avons interviewé dans le cadre du rapport d’activité 2022 de notre Institut.
Quelles sont les conclusions issues des travaux sur la fiabilité des sous-stations flottantes ?
L’objectif du travail dans le projet MOSISS est d’optimiser l’OPEX d’une sous-station électrique flottante par ajout de suivi en service. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur la manière de faire ce suivi en service en améliorant une méthode initialement développée par Nantes Université. Nous avons ensuite évalué l’impact d’une inspection sur site et/ou d’un suivi en service.
Nous avons réalisé une évaluation sur l’ensemble du système puis sur les composants d’une éolienne flottante, en particulier le câble dynamique et les ancrages. A partir de cela, nous avons estimé un niveau de fiabilité, et le même exercice a été fait en ajoutant le suivi en service sur certains modes de défaillance. A noter qu’une mauvaise évaluation peut venir de la qualité du capteur. Il faut donc normaliser l’information qu’il donne, évaluer sa durée de vie et son taux de panne. Nous sommes en train de préparer des recommandations sur l’industrialisation des capteurs et ainsi qu’une évaluation économique.
Pourquoi s’intéresser aux réseaux électriques isolés ?
Un réseau isolé est un réseau complexe à entretenir. L’électricité coûte très cher, car il faut souvent acheminer du carburant, et ce, en petite quantité. Il n’y a pas non plus d’économie d’échelle concernant le maintien de l’infrastructure. Dans les îles, les énergies marines renouvelables peuvent être un bon moyen de produire de l’électricité (jusqu’à 50 % du mix). L’impact est plus direct avec une utilisation moyenne à faible, et cela peut éviter l’usage d’un groupe électrogène. C’est de la redondance décarbonée !
Qu’est-ce que l’optimisation multicritère ?
Dans le cadre du projet OPTILE, nous optimisons le fonctionnement électrique de l’équipement en fonction de plusieurs critères : le coût d’investissement, le coût de fonctionnement sur 20 ans, la fiabilité et la tolérance associée, le taux de renouvelables dans le mix avec optimum à trouver pour éviter des installations de stockage trop importantes, ainsi que la quantité de CO2 émise / kW d’électricité / kg d’H2 sur tout le cycle de vie. Après six mois de collecte de données, nous avons commencé à définir les scénarios avec différents moyens de production et à utiliser la méthodologie développée dans MOSISS.
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Crédit photo : France Energies Marines